Si je vous demandais d'où viennent, selon vous,les chapeaux Panama, d'où viennent ces chapeaux de paille tissés à la main par des artisans, diriez-vous Panama ?Je ne vous en voudrais pas. Le nom est assez trompeur, car la fabrication de ces chapeaux artisanaux vient d'un tout autre pays d'Amérique du Sud. Unbref aperçu historique est nécessaire pour comprendre. En bref, plutôt que du Panama, ces chapeaux proviennent d'Équateur, plus précisément d'une ville appelée Montecristi.Située au pied d'une grande colline, Montecristi est réputée pour ses panamas de haute qualité ( montecristi ultrafino) . Cette ville est le berceau traditionnel de cet artisanat, mais Cuenca détient aujourd'hui une part importante de l'industrie.Pourtant, le processus typique de l’un des artisans qui fabriquent ces chapeaux n’est pas quelque chose que nous reconnaîtrions comme moderne.
Quel est le processus de fabrication d'un chapeau ?
Comme l'a raconté Tom Millerau New York Times, ce processus est qualifié d'« industrie artisanale ». Généralement, le marché du jeudi matin marque le début de la fabrication d'un chapeau. Le marché de la paille toquilla est une matinée consacrée à la vente, au cours de marchandages, de l'équivalent d'une semaine de chapeaux tissés aux « perros », ce qui signifie littéralement « chiens ».Une fois leurs chapeaux vendus, les tisserands rapportent leurs gains aux vendeurs de paille. Ils recherchent les fils présentant l'épaisseur, la souplesse, la résistance et la couleur idéales pour alimenter une nouvelle semaine de création.Quant aux chiens, ils emmènent les chapeaux pour les finir avant de les vendre à un marché plus large.Lorsqu'ils ne sont pas au marché, on peut les voir tisser des chapeaux en rythme, en marchant, devant une marmite ou devant une boutique. Leur aisance à tisser ces chapeaux pliables témoigne subtilement de leur maîtrise.
Qui sont ces artisans tisserands ?
Les véritables maîtres de cet art sont probablement originaires de Montecristi, berceau de la pratique. Simon Espinal, par exemple, a rencontré Roff Spiff dela National Public Radiopour partager son histoire et sa démarche.À 47 ans, Simon est le deuxième de sa famille à être sacré grand tisserand. Le premier fut son propre père, qui lui a enseigné la technique et tissé les chapeaux qu'il portait enfant. Il raconte le processus de fabrication d'un chapeau sur commande et révèle à quel point ce travail est long et précis.«Quand on tresse une paille aussi fine, on ne peut pas laisser son esprit vagabonder, même une seconde », dit-il par l'intermédiaire d'un interprète. « Quand on tisse, il n'y a rien au monde que du tissage et de la paille. »Bien que l'on sache peu de choses sur chacun des fabricants de chapeaux Panama à Montecristi, il est certain qu'ils partagent quelques caractéristiques clés : la précision et le dévouement à leur métier sans outils ni acclamations, juste des tissages à la main soignés et serrés qui produisent les chapeaux Panama familiers, bien que mal nommés.
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